Rapporteringsdatum 07-02-2024

Le projet Psicocap vise à construire un instrument transfrontalier d'observation et d'analyse sur le handicap et en particulier le handicap psychique afin d'éclairer sur les actions à mener par les promoteurs de projets et les décideurs locaux sur la base de données probantes. Le projet s'appuie sur trois piliers : (i) la création d'un observatoire de données, (ii) la création d'un observatoire des pratiques et (iii) l'organisation de formations et des Journées d'Etudes sur le Handicap Psychique (JEHPsy). Concernant l'Observatoire de données, la première étape a consisté en une harmonisation des concepts du champ du handicap psychique afin d'engager le travail de groupe vers des définitions partagées. Une proposition de définitions communes autour des champs et concepts de handicap et de handicap psychique a été établie. Cette adhésion collective a permis le passage à l'étape suivante consistant à définir les indicateurs socio-sanitaires permettant de mettre en éclairage les populations et territoires concernées. La liste des indicateurs retenus est subdivisée en 3 parties : -1. Portrait général du territoire (cadrage socio démographique et mortalité) ; -2. Handicap et du handicap psychique ; -3. Offre de soins ; Pour chaque partie, un document constitué de fiches thématiques comportant des cartes, des graphiques, un commentaire et une note méthodologique a été publié, sur le site web et sur les réseaux sociaux de Psicocap ainsi que sur les réseaux sociaux des partenaires. L'ensemble des indicateurs identifiés (21 indicateurs pour la première partie, 74 indicateurs pour la deuxième et 39 pour la troisième) sont dans un fichier Excel dont le lien est référencé en introduction de chaque document. Toutes les publications sont téléchargeables sur https://www.psicocap.eu/publications/. Dans le cadre de la valorisation des travaux réalisés, une présentation affichée (Poster) a été préparée et présentée lors du Congrès EMOIS 2023, du 16 au 17 mars 2023 à Nancy. A propos de l’Observatoire des pratiques, il a débuté ses travaux par un tour d’horizon des acteurs en place dans les domaines suivants : soins et accompagnement, logement et insertion socio-professionnelle. Un tableau reprenant la typologie des acteurs du logement et en matière d’insertion socio-professionnelle de part et d’autre de la frontière a été réalisé. Cette démarche a permis par la suite d’organiser 6 rencontres transfrontalières entre acteurs franco-belges en présence de professionnels et de personnes souffrant de troubles psychiques. Une méthodologie à base d’entretiens de groupe en visioconférence a été mise au point durant cette période de pandémie, en remplacement des focus groups initialement prévus. Ces rencontres ont permis à la fois d’identifier des acteurs clefs qui sont intervenus à Reims à l’occasion des JEHPsy mais aussi de mettre en exergue les faits marquants et actions innovantes sur les deux côtés de la frontière franco-belge. Une description de quelques actions est présentée dans des monographies publiées sur le site web de Psicocap. A l’issue des rencontres transfrontalières en visioconférence de groupe, l’importance du parcours du patient a été pointée avec, à son début, la révélation de la maladie et l’aide d’un diagnostic dont l’annonce est menée en prenant du temps au bon moment. Les soins nécessitent une bonne connaissance du patient et de son environnement (importance du travail au domicile du patient dans certains cas) ainsi que des acteurs travaillant en réseau et assurant la continuité des soins. La reconnaissance du handicap est confrontée à des formulaires peu adaptés et la difficulté d’évaluer à un temps t une maladie fluctuante. Enfin, l’importance pour la personne de sortir de lieux qui leur sont spécifiquement dédiés pour exercer leur citoyenneté a été relevée (lieux de rencontre, agriculture sociale, théâtre action, Groupe d’Entraide Mutuelle). Les trois années de travail et de rencontres ont mis en exergue toute l’importance du parcours de la personne handicapée psychique pour garder son rôle dans la société malgré sa maladie psychiatrique. Il repose sur la prise en compte conjointe du dispositif de soins et d’accompagnement thérapeutique médicamenteux et psychothérapique, du lieu de vie et les interactions qu’il génère avec la personne et de la citoyenneté à travers le rôle social et/ou professionnel qu’il peut jouer. Quant aux Journées d’Etudes sur le Handicap Psychique (JEHPsy), celles-ci ont été organisées du 8 au 10 septembre 2022 à l’occasion d’un événement inédit qui a regroupé près de 500 participants issus des divers horizons (universités, professionnels de terrain (soins, médico-social…), associations de patients et de familles…). Ces journées avaient pour ambition de fédérer l'ensemble des personnes concernées par le handicap psychique dans un esprit de mise en commun des connaissances et des pratiques. Les interventions se sont déroulées sous différentes formes : conférences plénières en amphithéâtre, ateliers d’échange ou de présentation de dispositifs, formations, expositions, stands. Plus spécifiquement, les objectifs de ces journées étaient de : (i)Proposer des interventions sur la question de la stigmatisation des troubles psychiques ; (2) Apporter des connaissances à toutes les personnes qui s'intéressent aux maladies psychiques ; (3) Permettre des temps d'échange entre les personnes souffrant de troubles psychiques ; (4) Présenter les différents dispositifs d'accompagnement sur le territoire transfrontalier (Grand-Est / Wallonie) ; (5) Faciliter la mise en réseau entre les professionnels et entre les patients. Le programme des interventions fût le résultat d’une co-construction avec l'ensemble des professionnels intervenant dans le domaine du handicap ainsi qu'avec les associations de patients et de familles. Un comité scientifique composé de 10 personnes (5 Belges et 5 Français dont 6 femmes et 4 hommes) et un comité d’organisation composé de 17 personnes ont été constitués pour assurer le bon déroulement des JEHPsy.