Date de rapport 07-06-2023

Parce que l'alcool fait partie de notre quotidien … Porte d'entrée du projet SATRAQ, le mésusage dans les consommations de boissons alcoolisées ! C'est un concept peu abordé dans le domaine de la santé. En effet, la plupart du temps, quand on évoque la problématique alcool, c'est sous l'angle des dommages, des accidents, de la dépendance, de la répression. Ici, le projet plonge dans le quotidien, de chacun et chacune. Dans la continuité du projet Interreg IV Icapros (centré sur les risques cardiovasculaires), le Centre d’éducation du patient (CEP), l’Alliance Nationale des Mutualités chrétiennes (ANMC), le Centre d’Examens de Santé de la CPAM des Ardennes (CES) et l’Association d’Appui aux Professionnels de Santé (ADDICA) s’associent afin de se pencher sur ces habitudes de vie et de consommation qui peuvent se révéler facteurs de risques pour la santé. Sur base de solides recommandations scientifiques, SATRAQ déploie ses actions vers la population active de part et d’autre de la frontière franco-belge et vers les professionnels de la santé et du social. La force de SATRAQ, partir des habitudes … « Où en suis-je dans ma consommation d’alcool ? Quels sont les risques que je fais courir à ma santé ? », « En tant que professionnel, quel est mon rôle face à un bénéficiaire ou à un patient que je perçois à risque de mésusage ? Comment aborder simplement la question ? Comment, si c'est nécessaire, l'orienter vers d'autres soutiens locaux actifs dans cette problématique ?». Invitation du public à s’interroger sur sa consommation d'alcool ; information sur les risques qu’entraine le mésusage ; information sur les différentes formes de mésusage; mise en évidence des accompagnements possibles… SATRAQ représente, pour chacun, une invitation à s’arrêter et à questionner ses habitudes, ses priorités et choix de santé. SATRAQ s'adresse aussi aux professionnels. Il représente une opportunité pour en connaître un peu plus sur le sujet et pour se former au Repérage Précoce et l'Intervention Brève (RPIB) en alcoologie. C'est un dispositif qui a fait ses preuves pour aborder la question des consommations, en toute simplicité. "S'outiller" permet au professionnel de se sentir plus légitime et compétent pour aborder ce sujet délicat et personnel. SATRAQ débute, en janvier 2020, avec la crise sanitaire. Au fils des semaines, les opérateurs français et belges découvrent et se dotent de nouvelles ressources facilitant l'avancée du projet: un espace de travail virtuel permet les réunions en ligne, les échanges et le travail en commun. Malgré les difficultés et les incertitudes, comités de pilotage, groupes de travail, comités scientifiques se succèdent, en ligne, à intervalles réguliers pour maintenir la cohérence entre les actions, optimaliser la communication et valider tant les contenus que les dispositifs des animations. Les membres du comité scientifique guident les orientations du projet afin que les actions développées s'inscrivent bien dans une démarche de "réduction des risques" et s'adressent aux publics ciblés, en première instance. Malgré la situation sanitaire, le projet peut compter sur une implication concrète et importante des médecins, membres du comité scientifique. La plateforme "preventionsante.eu" se veut un espace d’échanges. Elle est née de la volonté d'informer les professionnels et la population transfrontalière sur les actions qui se mettent en place. Elle permet aussi de pérenniser l'accès aux contenus de précédents projets Interreg, complémentaires à la démarche SATRAQ. 2020. Les 1ères actions de communication visent à informer largement sur l’existence du projet et à annoncer les 1ères formations pluriprofessionnelles de sensibilisation au mésusage de l’alcool. La presse et les médias répondent positivement aux demandes de collaborations et feront, tout au long de ces 3 ans, le trait d'union entre les différentes actions. L’année 2021 voit enfin, en présentiel, le déploiement des premières formations au Repérage Précoce et Intervention Brève en alcoologie (RPIB). Ces formations au RPIB encouragent les professionnels de la santé et du social à intégrer dans leur pratique, un temps d’échanges sur le sujet. Ces formations se caractérisent par la pluridisciplinarité des participants et sont généralement assurées par une équipe de formateurs franco-belges. La plus-value transfrontalière est conséquente, née de l’implication des experts en addictologie, présents dans le comité scientifique. 2022. Conférences de presse en France et en Belgique, campagne de communication, mise à disposition de supports, animations en entreprises, présence lors des forums et salons santé… La volonté des partenaires est d’être présent sur le terrain, au plus près des publics. Que ce soit lors des forums, des animations, des rencontres, les animateurs abordent la question des consommations, en toute simplicité, de manière ludique. Le public manipule les bouteilles et canettes; il évalue le nombre d'unités dans des boissons courantes; il teste les lunettes et les réglettes d'alcoolémie. Sans peurs, sans tabous, sans interdictions, les messages tout en nuances se réfèrent aux données et constats scientifiques. Les revues de la littérature scientifique franco-belge, les données épidémiologiques transfrontalières de l'état des consommations d'alcool et de leur impact sur la santé, les synthèses de différentes thématiques (consommation d'alcool, impact de l'alcool sur la santé, méthode du RPIB...), les outils d’évaluation alimentent les différentes actions du projet, en permettant leur opérationnalisation. En abordant les habitudes de vie et de consommation, c’est bel et bien le quotidien de chacun qui est au centre des interpellations. SATRAQ favorise ainsi des prises de conscience du citoyen et encourage une évolution dans les comportements. Cependant, une démarche en santé transfrontalière cohérente nécessite d’intégrer aussi les niveaux méso (voire macro) de la société. L’enjeu est d’autant plus impérieux que les constats de santé de part et d’autre de la frontière franco-belge sont similaires. C’est pourquoi SATRAQ a mené une enquête portant sur les freins et leviers d’une politique transfrontalière de réduction des risques de la consommation d’alcool. Pour ce faire, entretiens et questionnaires ont été soumis aux acteurs régionaux issus du monde politique, associatif et à des professionnels d’horizons divers. Que dire des résultats ? "Inespérés" ! Les opérateurs peuvent ainsi qualifier les résultats et affirmer : "Nous avons atteint nos objectifs, malgré le contexte difficile". On retiendra, et c'est un élément déterminant : 71 nouveaux contacts en vue de collaborations ou de partenariats. Ils se concrétisent, la plupart du temps, par des actions au bénéfice de la population. Les opérateurs peuvent aussi épingler : 35 formations au RPIB vers les professionnels, 23 ateliers ou animations vers des groupes ciblés (travailleurs en entreprises, groupes de soutien …), 6 rencontres vers des publics plus fragiles, 16 participations à des manifestations et trois événements organisés. Soit un total de 2075 personnes ayant été, d'une manière ou d'une autre, sensibilisées par le programme, de part et d'autre de la frontière. Et ce total du nombre de personnes touchées pourrait être augmenté de tous ceux et celles qui ont croisé un bus, liké un post (l'affichage bus a eu un réel retentissement sur les réseaux sociaux) , lu un article, vu un spot, écouté un interview ou un émission. Car il y a bien eu 7 actions presse, 5 reportages TV ou radio, 42 articles et 38 355 tirages de supports. Et les réseau sociaux ? 11 182 interactions suite aux posts colorés et positifs. SATRAQ était bien là ! Une pérennisation du projet, d’ores et déjà entamée… Durant ces trois années, SATRAQ a fait le pari d’ouvrir les perspectives de la santé, en abordant la consommation d’alcool auprès du grand public, de professionnels de la santé et du social, et dans le monde du travail. Preuve de la pertinence de cette démarche, mais aussi de la solidité du réseau et des actions liés au projet, SATRAQ reste actif en 2023 ! Qu’il s’agisse de sensibilisations, de collaborations avec la médecine du travail belge auprès de firmes privées, de formations destinées à de nouvelles catégories de professionnels (actifs au domicile , même au domicile de personnes fragilisées), SATRAQ réaffirme de la sorte son ancrage dans le quotidien au bénéfice de larges pans de la population. Tout simplement, « Parce que notre santé est précieuse ».